« Écrite en 1953 pour un concours lancé par Reader’s digest, cette nouvelle se déroule entre 1913 et 1947, en Haute-Provence, comme toutes les œuvres de l’écrivain. Le récit de Giono montre que l’action d’un homme seul, par un labeur constant et acharné, peut transformer un territoire sinistré en Terre promise. Publiée initialement en langue anglaise sans droits d’auteur à la demande de Giono, elle n’est éditée en France qu’en 1973, dans La Revue forestière française. Traduite en 12 langues, Giono la destinait à un public adulte, mais elle devient rapidement un classique de la littérature jeunesse.

Comme Elzéard Bouffier, L’homme qui plantait des arbres, Frédéric Back combat la destruction de la nature et de la biodiversité avec humilité et persévérance. Il sème de fragiles dessins dont la grâce délicate, la puissance expressive déclenchent des mouvements mondiaux d’actions concrètes. En 1987, son court-métrage, d’après une nouvelle de Jean Giono, remporte l’oscar du meilleur film d’animation, ainsi qu’une quarantaine de prix à travers le monde. Il offre un hymne empli d’espoir : un homme seul, par un labeur désintéressé, peut redonner vie à tout un écosystème.

Au fil de ses réalisations, Frédéric Back va éprouver sa technique, « petit accompagnement visuel qui permet à l’histoire de passer à l’écran » : dessins faits à la main, voire esquisses aux lignes peu marquées, aux couleurs changeantes. Pour L’Homme qui plantait des arbres, il travaille au crayon de cire et au pastel sur un “cellulo” composé de feuilles souples transparentes en acétate. Le gras du crayon mord le support, crée une touche impressionniste. La superposition des feuilles permet de réemployer les décors en créant des effets de densité qui font vibrer les couleurs. » – Marielle Héland, Ciné-dossier du film