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Mercredi 22 novembre 2017 - 15 h 30
- Cinéma Jean Eustache
Les Trois Lanciers du Bengale

Les Trois Lanciers du Bengale
The Lives of a Bengal Lancer
Henry Hathaway
1935
109 min.
VOSTF
Au nord-ouest de l'Inde, le 41e Lanciers a la tâche difficile de protéger la frontière contre des rebelles Afridi. Le lieutenant MacGregor accueille deux nouvelles recrues : le jeune Stone et le pince-sans-rire Fortesque. Malgré leurs différences, les trois hommes deviennent vite inséparables…
« Comme dans Peter Ibbetson, le film suivant d’Hathaway, c’est encore grâce à l’extrême froideur du ton, à la tranquille impassibilité du narrateur que Les Trois Lanciers du Bengale a pu si bien résister aux outrages du temps, après avoir captivé à son heure et lors de multiples ressorties des millions de spectateurs passionnés par ses qualités et sa densité de récit d’aventures, par ses personnages au relief sobre et sans complaisance. Maître de l’action, peintre attentif de la violence, Hathaway, cinéaste assez méconnu et dont les points de vue sont souvent très originaux, est on ne peut plus éloigné de ses pairs. Il diverge autant de Ford, par exemple, et de sa chaleureuse identification aux idéaux des groupes sociaux qu’il dépeint, que de Walsh, si proche quant à lui, non de l’idéologie de ses personnages (qui en général n’en ont guère), mais de leurs combats, de leurs élans et de leurs appétits quotidiens. Hathaway préfère cultiver la distance. Il note et observe avec une sécheresse volontaire les réactions des personnages et leurs plus ou moins grande aptitude à maîtriser leurs émotions. Il ne cache pas, même s’il n’y insiste jamais, que le personnage qu’il admire le plus est sans doute le colonel Stone, le moins sympathique et le moins “humain” des héros du film, mais celui auquel l’intrigue donnera constamment raison. Avant les autres, il avait jugé et critiqué l’inexpérience dangereuse de son fils, qui entraînera effectivement la perte des biens les plus précieux et la mort d’un des hommes les plus valeureux du régiment. Avec une sorte de cruauté minutieuse et réaliste – celle d’un homme qui ne veut pas s’en laisser conter – Hathaway fait ainsi l’éloge du professionalisme, avant même celle du sacrifice et de l’héroïsme. » – Jacques Lourcelles, Dictionnaire des films, tome 3.
« Hathaway définit fort bien ses ambitions et ses limites. Ses propos témoignent d’une lucidité assez rare qui éclaire et correspond à ses films et à leur ton : “J’aime tous les genres, parce que chaque fois que je change, c’est comme un jeu pour moi. Jeu n’est pas le mot exact. C’est un problème que je dois résoudre. Je préfère que l’on me dise « Essaie de faire ça » et je me creuse la cervelle plutôt que « Fais ce que tu veux. »” Cela ne veut pas dire qu’il ne modifie pas un projet, qu’il n’infléchit pas un scénario. Il fit retravailler entièrement Les Trois Lanciers du Bengale, utilisant une partie du script écrit pour Stephen Roberts, ajoutant des scènes nouvelles. [… Le film] louvoie ainsi entre la comédie et une action dramatique jamais pesante, ni contraignante, dosage idéal pour un genre qui réclame la souplesse, l’absence de prétention, une gravité gracieuse et polie. » – Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, 50 ans de cinéma américain, éd. Nathan, 1995.
Fiche du film
Réalisateurs(trices)
Henry Hathaway
Année
1935
Titre original
The Lives of a Bengal Lancer
Durée
109 minutes
Date Sortie française
Vendredi 1 mars 1935
Auteur(s) / Scénario
Waldemar Young, John L. Balderston, Achmed Abdullah
Format de diffusion
DVD
Détails
Interprètes
Gary Cooper (le lieutenant Alan McGregor), Franchot Tone (le lieutenant Forsythe, dit “Fort”), Richard Cromwell (le lieutenant Donald Stone), Guy Standing (le colonel Stone), C. Aubrey Smith (le major Hamilton)…
D'après
D'après le roman de Francis Yeats-Brown
Direction photographie
Charles Lang, Ernest B. Schoedsack
Montage
Ellsworth Hoagland
Couleur
N&B
Production
Paramount Pictures
Distributeur
Swank Films/Universal
Son
Franklin Hansen
Producteur(trice)
Louis D. Lighton
Pays
Etats-Unis