« Récemment décédé à l’âge de 86 ans, Mario Camus était l’un des grands maîtres du cinéma espagnol. Avec ses films d’une rare intensité et dépouillés de tout superflu, ce cinéaste hors-pair a su témoigner comme personne de la réalité sociale d’un pays fortement contrasté. Les Saints Innocents, authentique chef-d’œuvre, est une adaptation du roman éponyme du grand écrivain Miguel Delibes. Un film qui a marqué son époque et bouleversé les consciences.

Mario Camus brosse un portrait poignant de la société de l’époque. Une société très marquée par le franquisme, où quelques grandes familles vivent dans leurs domaines et perpétuent un système archaïque, dépourvu de toute justice et d’humanité. Des familles qui exercent un pouvoir despotique sur la vie et le destin de leurs employés.

Deux extraordinaires acteurs espagnols sont en tête de casting : Alfredo Landa, qui incarne Paco el Bajo, le gardien de la propriété. C’est un père de famille dévoué qui subit constamment les humiliations du Señorito Iván. Francisco Rabal interprète quant à lui avec brio Azarías, le beau-frère de Paco, un simple d’esprit extrêmement attachant qui est accueilli dans la propriété après avoir été renvoyé de son travail. Tous deux ont remporté ex-aequo le Prix de la meilleure interprétation masculine à Cannes.

Construit comme une succession de portraits, le film présente au fur et à mesure chacun des personnages de l’histoire jusqu’au dénouement final. Les Saints Innocents dénonce le comportement cruel des propriétaires terriens des années 60 envers les paysans travaillants sur leurs terres et véhicule un message humaniste empreint de justice sociale. » – QuetalParis