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Mardi 21 novembre 2017 - 14 h 45
- Cinéma Jean Eustache
Les Aventures de Robin des Bois

Les Aventures de Robin des Bois
The Adventures of Robin Hood
Michael Curtiz
1938
102 min.
VOSTF
1191. Le roi Richard Cœur de Lion est détenu par Léopold d’Autriche, qui exige une rançon pour sa libération. C’est l’odieux Prince Jean, frère de Richard, qui règne sur l’Angleterre, écrasant d’impôts les plus démunis. Fidèle à Richard, Robin de Locksley et ses compagnons se dressent contre le tyran pour rétablir le souverain légitime sur le trône…
Les Aventures de Robin des Bois reprend la plupart des éléments présents dans la version de 1922, d’Alan Dwan avec Douglas Fairbanks (sauf la première partie, centrée sur la figure de Robin) : l’arrivée de Robin dans la grande salle du château, le combat au bâton entre Robin et Little John, le serment des compagnons dans la forêt, le duel final. Mais on ne peut le réduire à cela. C’est la plus grosse production Warner à cette date, en Technicolor à trois couleurs (le procédé en est à sa troisième année d’existence). Mais le film a privilégié des tonalités brunes et vertes. Cette dernière couleur, symbole de l’élément végétal – tout comme le long arc dont le héros se sert – est devenue emblématique du personnage de Robin, tout comme d’ailleurs de L’Archer vert, personnage de BD et de série TV.
Le projet remonte à 1935. La Warner, en difficulté, avait décidé de se tourner vers des productions historiques de prestige. Or, au départ, Robin des Bois était une comédie musicale d’Alfred Coven et Harry B. Smith, produite à Broadway en 1890. À partir de là, le scénario introduit d’autres éléments, comme la rivalité Normands/Saxons (disparue dans la réalité historique depuis longtemps), empruntée à l’Ivanhoé de Walter Scott. Mais la musique d’Erich Wolfgang Korngold, un émigré politique autrichien, retrouve le ton de la comédie musicale, en y ajoutant des touches viennoises. On a ainsi un découpage en duos, solos et chœurs.
Le tournage est commencé, en octobre 1937, par William Keighley, remplacé au bout de deux mois, pour cause de retard et de manque de vigueur dans les scènes d’action, par Michael Curtiz. Il s’achèvera avec 38 jours de retard et un dépassement considérable du budget.
À la fois noble et rebelle, Robin, admirablement joué par Errol Flynn, tout auréolé de « sa » Guerre d’Espagne, est le médiateur idéal des Saxons et des Normands. Vision qui correspond surtout aux réalités de l’Amérique des années 1930 et du New Deal de Franklin Roosevelt : en Amérique doivent se fondre toutes les nationalités pour former une seule nation. Justice sociale (on sort de la crise de 1929) et patriotisme sont les maîtres mots. On retrouvera, dans la vie que mènent dans la forêt les hors-la-loi, le reflet des communautés utopiques qu’on peut trouver dans les fictions des années 1930/40 (par exemple, Les Raisins de la colère, Notre pain quotidien, etc.) et dans l’idéologie du scoutisme. Pourtant, on y trouve aussi des accents internationaux. Les frères Warner sont Juifs, leur correspondant à Berlin a été assassiné en 1935, l’équipe du film est composée d’Européens réfugiés aux États-Unis et Curtiz lui-même est un émigré hongrois. Tel quel, il franchira les décennies et, aujourd’hui encore, il demeure légendaire. – Claude Aziza, Ciné-Dossiers N°1 So British ! – Festival du Film d’histoire
Fiche du film
Réalisateurs(trices)
Michael Curtiz
Année
1938
Titre original
The Adventures of Robin Hood
Durée
102 minutes
Date Sortie française
Jeudi 24 novembre 1938
Auteur(s) / Scénario
Norman Reilly Raine, Seton I. Miller
Format de diffusion
DCP
Détails
Interprètes
Errol Flynn (Robin des Bois), Olivia de Havilland (Marian), Basil Rathbone (Guy de Gisbourne), Claude Rains (le prince Jean), Eugene Pallette (Frère Tuck)…
Montage
Ralph Dawson
Couleur
Couleur
Distributeur
Warner
Musique
Erich Wolfgang Korngold
Son
C.A. Riggs
Producteur(trice)
Hal B. Wallis
Pays
USA