Le Soliloque des muets

Le Soliloque des muets

Le Soliloque des muets

Stéphane Roland

2017

70 min.

VF

En 2015, à La Haye, un tribunal symbolique est chargé de juger les crimes commis par le régime du Général Suharto en Indonésie en 1965. Passée sous silence pendant près d'un demi-siècle, cette répression a pourtant fait des centaines de milliers de morts, dans un contexte de lutte anticommuniste et avec le soutien sinon l'assentiment de pays occidentaux. Une vérité que les survivants ont bien du mal à faire émerger, des décennies après.

Dans les paysages paradisiaques des îles indonésiennes, sont enfouies les traces de l'un des plus grands crimes de masse du XXe siècle. Dans les grottes de Jomblang, sur les plages de Bali, à Wonosobo, sur l'île de Kemaro, des lieux d'anciens massacres, des fosses communes, des camps et prisons témoignent de la répression qui s'est abattue sur la population indonésienne dès 1965.

En octobre 1965, l'assassinat de militaires indonésiens - imputé au Parti communiste indonésien (PKI) - est le prétexte au déclenchement d'arrestations et de meurtres, initiés par les forces spéciales du Général Suharto qui accédera au pouvoir deux ans plus tard. La volonté de Suharto de "purger" le pays de tous les communistes va entrainer la mort ou l'emprisonnement de centaine de milliers de personnes.

Ceux qui ne sont pas massacrés sont emprisonnés dans des camps, où leur degré "d'implication" dans de prétendus complots est matérialisé par des lettres, les prisonniers classés "A" risquant la mort ou la prison à vie. Ces prisonniers, qui ignoraient pourquoi ils étaient arrêtés ou libérés, ont également à leur libération été privés de leurs droits, interdits de travailler et surveillés.  

Les pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis, en encourageant l'accession au pouvoir des militaires, en fournissant des armes au régime, en livrant les noms de militants communistes et en encourageant la lutte contre le PKI ont une responsabilité dans ces crimes, qui sont très largement passés sous silence par le gouvernement et la société indonésienne. Aujourd'hui, les témoins et survivants ont bien du mal à se faire entendre, et redoutent que l'histoire ne se répète un jour, dans un pays divisé et amnésique.

Biographie du réalisateur(rice)

Stéphane Roland

Stéphane Roland

Il a débuté comme musicien et ingénieur du son, créant les bandes sonores originales de documentaires, avant de devenir caméraman puis réalisateur. Il a écrit et réalisé de nombreux sujets sur des thèmes aussi variés que la préhistoire, l’histoire, le domaine médical, la discrimination des gens du voyage, la construction parasismique ou le développement des énergies renouvelables, mais aussi réalisé des clips musicaux et des films institutionnels. La réalisation du film Le Soliloque des muets est aussi un moyen de rencontrer de façon plus intime la société indonésienne pour laquelle il se passionne, et de s’investir personnellement dans la reconnaissance des événements de 1965, l’un des plus grands drames humains du XXème siècle.

Films réalisés

  • Le Soliloque des muets

Fiche du film

Réalisateurs(trices)

Stéphane Roland

Année

2017

Durée

70 minutes

Auteur(s) / Scénario

Stéphane Roland / Consultante histoire et criminologie : Truly Hitosoro

Détails

Direction photographie

Stéphane Roland

Montage

Stéphane Roland, avec Florent Mangeot

Couleur

Couleur et N&B

Production

Pyramide Production

Coproduction

Obatala, BIP TV

Musique

Création sonore originale : Pierre-Marie Blind / Dessins de l'île de Buru : Mars Noersmono

Son

Stéphane Roland

Producteur(trice)

Isabelle Neuvialle

Pays

France

Avec le soutien de

Brouillon d’un rêve de la Scam et du dispositif La Culture avec la Copie Privée, Région Nouvelle-Aquitaine, Ciclic - Région Centre-Val de Loire, Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Procirep - Société des Producteurs et l’ANGOA, Centre National du Cinéma et de l’Image animée

Critiques

Le Soliloque des muets

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