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Mardi 21 novembre 2017 - 14 h 00
- Cinéma Jean Eustache
Le Pont de la rivière Kwaï

Le Pont de la rivière Kwaï
The Bridge on the River Kwai
David Lean
1957
161 min.
VOSTF
Durant la Seconde Guerre mondiale, en Birmanie. Sous la férule de l’intransigeant colonel japonais Saito, des prisonniers de guerre britanniques sont contraints de bâtir un pont qui enjambe la rivière Kwai. Mais le colonel Nicholson, qui assure le commandement des prisonniers, refuse catégoriquement que les officiers partagent la tâche assignée aux soldats…
« C’est à partir de ce film de guerre à grand spectacle, adaptation d’un roman de Pierre Boulle par les scénaristes américains “blacklistés” Carl Foreman et Michael Wilson, que David Lean se tourne vers le monumentalisme cinématographique. Ses films deviennent des superproductions ambitieuses entre la Grande-Bretagne et les États-Unis mettant en scène des sujets historiques avec une pléiade de vedettes internationales. Chez le cinéaste le perfectionnisme et la maîtrise totale du moindre détail vont de pair avec un comportement tyrannique et une froideur hautaine sur les plateaux.
C’est l’heure de la consécration pour David Lean, mais aussi de l’enfermement dans des projets de plus en plus lourds et coûteux, et du risque de l’illustration. Un risque dans lequel Lean, cinéaste obsessionnel, ne sombrera jamais complètement. Malgré l’inflation des budgets qui lui sont alloués il conserve le goût du risque et n’a pas peur des sujets à controverse, en rapport direct avec l’histoire du XXe siècle. Lean pose un regard sans complaisance sur la tradition militaire et l’empire colonial anglais dans ses deux films les plus célèbres, Le Pont de la rivière Kwaï et Lawrence d’Arabie, produits par Sam Spiegel.
Immense succès populaire, Le Pont de la rivière Kwaï mérite une réévaluation critique. Certains cinéphiles ont sans doute été aveuglés par la machinerie grandiose du film de Lean pour dénoncer un peu vite son soi-disant académisme. Un terme qui définit mal la mise en scène de Lean, d’une beauté toujours surprenante et qui tend parfois vers l’abstraction, qui sublime les éléments naturels – ici la jungle birmane – mais se concentre sur des enjeux humains d’une grande puissance. L’œuvre de Lean, et ce au travers d’une histoire de résistance dans un camps de prisonniers et l’organisation d’une opération commando par les Alliés, propose une réflexion intelligente sur l’héroïsme et la lâcheté en temps de guerre, opposant le cynisme et l’individualisme américain (le personnage de Shears incarné par William Holden) au respect britannique pour l’ordre, la discipline et la tradition – comportement à la limite de la pathologie du colonel Nicholson interprété par Alec Guinness – qui débouche sur une situation tragique et absurde, mais révélatrice de la folie guerrière. Un immense succès populaire qui mérite d'être vu et revu. » – ARTE
« Il n'y a pas de grande différence entre la psychologie du gradé japonais et celle du colonel Nicholson (génial Alec Guinness)... On trouve dans les deux cas le même délire mégalomane, le même instinct de mort. La mise en scène de David Lean exploite merveilleusement les possibilités du Scope, autant dans les scènes de gesticulations militaires que dans les séquences où ses élégants travellings rendent grâce aux beautés de la jungle birmane… » – Télérama
Fiche du film
Réalisateurs(trices)
David Lean
Année
1957
Titre original
The Bridge on the River Kwai
Durée
161 minutes
Date Sortie française
Vendredi 20 décembre 1957
Auteur(s) / Scénario
Carl Foreman, Michael Wilson
Format de diffusion
Blu Ray
Détails
Interprètes
William Holden (Shears), Alec Guinness (le colonel Nicholson), Jack Hawkins (le commandant Warden), Sessue Hayakawa (le colonel Saito), James Donald (le commandant Clipton)…
D'après
D'après le roman de Pierre Boulle
Direction photographie
Jack Hildyard
Montage
Peter Taylor
Couleur
Couleur
Distributeur
Swank Films (sony)
Musique
Malcolm Arnold
Son
John Cox
Producteur(trice)
Sam Spiegel
Pays
Grande Bretagne Etats-Unis