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Samedi 25 novembre 2017 - 11 h 10
- Cinéma Jean Eustache
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En présence deFrançois Lévy-Kuentz
L'Art moderne américain : une arme secrète de la Guerre froide

L'Art moderne américain : une arme secrète de la Guerre froide
La face cachée de l’art américain
François Lévy-Kuentz
2017
52 min.
VF
Au lendemain de la guerre, l'émergence d'un art moderne américain a été soutenu et instrumentalisé par le gouvernement et la CIA. Symboles d'une Amérique "libre" face aux avancées du communisme en Europe, l'expressionnisme abstrait, puis le pop art, ont été utilisés dans une stratégie globale de lutte d'influence, contribuant à faire de New York la nouvelle capitale de l'art moderne.
Lorsque la guerre éclate en Europe, de nombreux artistes et intellectuels trouvent refuge aux États-Unis. À New York, Mondrian, Chagall, Dali, Max Ernst, Marcel Duchamp, Fernand Léger et bien d'autres sont accueillis, rencontrent de jeunes artistes américains, les influencent, constituent une petite colonie de peintres en exil. Dans une période troublée, marquée par la guerre et les atrocités des camps, le questionnement de ces peintres sur leur art renforce l'émergence de nouvelles formes artistiques.
Aux États-Unis, Arshile Gorky, Willem de Kooning, Barnett Newman, et bien sûr Jackson Pollock, ont déjà développé leur propre voie, choisissant l'expressionnisme abstrait, assimilant les influences venues d'Europe et notamment le surréalisme et ses prolongements. Mais en dehors de quelques critiques et galeristes, comme Peggy Guggenheim, cette école de New York manque encore de reconnaissance.
C'est une véritable volonté politique qui va contribuer à promouvoir et à imposer ces artistes américains sur la scène internationale. En 1947, le Département d'État monte l'exposition "Advancing American Art", qui voyage dans les capitales européennes. Accusé de financer l'exposition d'artistes perçus comme "communistes", le gouvernement est contraint de trouver d'autres solutions. Désormais, le soutien sera assuré par des agences "privées".
Ce rôle sera notamment dévolu au MoMa, musée fondé en 1929 et entièrement consacré à l'art moderne. Avec l'élection d'Eisenhower, le mouvement s'accélère. Les fonds de la CIA vont permettre de financer des expositions, on défend dans la presse un art moderne jusqu'alors moqué, le nombre de galeries explose à New York dans les années 1950. Jusqu'à l'émergence du pop art, reflet d'une culture américaine qui étend son emprise en Europe, malgré les résistances. En quelques décennies, l'Amérique s'est imposée dans le monde de l'art, supplantant l'Europe, et imposant sa vision d'un empire culturel à admirer.
Biographie du réalisateur(rice)

François Lévy-Kuentz
Auteur-réalisateur de films documentaires, il a d'abord été assistant réalisateur auprès de Marcel Bluwal, Claude Chabrol, Christian de Chalonge et Victor Vicas, et a travaillé sur de nombreuses émissions culturelles pour la télévision. À partir de 2000, François Lévy-Kuentz se consacre essentiellement à son travail de documentariste et réalise des monographies d’artistes ainsi que des films sur des mouvements picturaux.
Films réalisés
- 2017 : Télémaque, l’affranchi
- 2015 : Les Enfants de la nuit
- 2013 : Dans l’œil de Luis Bunuel
- 2012 : Salvador Dali, génie Tragi-comique
- 2011 : Dans l’atelier de Mondrian
- 2010 : Le Scandale Impressionniste
- 2009 : Calder sculpteur de l’air
- 2008 : Quand l’art prend le pouvoir
- 2006 : Yves Klein, la révolution bleue
- 2003 : Chagall, à la Russie aux ânes et aux autres
- 2000 : Pascin l’impudique
- 1989 : Man Ray, 2bis rue Férou
Fiche du film
Réalisateurs(trices)
François Lévy-Kuentz
Année
2017
Titre original
La face cachée de l’art américain
Durée
52 minutes
Auteur(s) / Scénario
François Lévy-Kuentz
Détails
Direction photographie
Olivier Raffet
Montage
Susana Kourjian
Couleur
Couleur et N&B
Production
Cinétévé
Musique
Daniel Humair
Son
Olivier Raffet
Pays
France
Avec le soutien de
de la Procirep - Société des Producteurs et de l'ANGOA Avec la participation de France Télévisions, du Centre National du Cinéma et de l'Image animée