Le 4 septembre 1970, un immense espoir déferle sur le Chili. Dans un pays figé dans l’immobilisme et fracturé par les inégalités, Salvador Allende accède à la présidence. Très vite, une série de mesures sociales qui vont s’inscrire dans l’imaginaire collectif entrent en application. Mais brutalement mise à bas par un coup d’État sanglant, l’expérience socialiste tourne court et laisse place à une dictature militaire parmi les plus répressives du continent latino-américain. Le Chili du général Pinochet devient alors le terrain d’expérimentation du néolibéralisme, creusant les inégalités. L’espoir d’une société plus juste est relégué aux oubliettes durant des décennies. En 2019, une explosion sociale sans précédent vient bousculer l’ordre établi. Mais au moment de choisir entre la loi fondamentale issue des années noires et le nouveau texte censé restaurer un État redistributeur, les électeurs rejettent le projet qui devait refonder le pays. Alors qu’un nouveau processus constitutionnel est en cours sous la houlette de l’extrême droite devenue récemment la première force politique du pays, l’avenir reste à écrire dans une nation où la force a souvent pris le pas sur la raison.