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Mardi 20 novembre 2018 - 14 h 00
- Cinéma Jean Eustache
Little Caesar

Little Caesar
Mervyn LeRoy
1931
79 min.
VOST
Désireux de devenir un chef respecté dans le milieu de la pègre, Rico Bandello, un voyou de seconde zone, convainc son ami et complice Joe Massara de le suivre dans la grande ville où ils pourront conquérir richesse et gloire par les armes. Rico parvient à intégrer le gang de Sam Vettori, chef d’un gang qui organise divers traffics dans les quartiers qu’il contrôle…
« En 1930, la Warner Bros, qui s’est depuis peu hissée parmi les grands studios hollywoodiens, cherche encore à affirmer son identité. À côté des comédies musicales, les dirigeants veulent faire des films qui rendent compte des fléaux qu’affronte la société américaine en cette période de dépression économique. La violence urbaine et l’univers des gangsters font partie de cette réalité. C’est dans ce contexte que, dès sa parution au cours de l’été 1930, les frères Warner acquièrent les droits de Little Caesar, le premier roman de W. R. Burnett qui plus tard poursuivra une importante œuvre littéraire (High Sierra/La Grande évasion, 1941, adapté la même année par Raoul Walsh ou encore The Asphalt Jungle/Quand la ville dort, 1949 adapté par John Huston en 1950) et scénaristique. La mise en scène de Little Caesar est confiée, à Mervyn LeRoy, réalisateur alors débutant. D’une relative fidélité au livre, le film est construit autour de la figure de Rico Bandello, un jeune gangster italo-américain – inspiré par Al Capone – qui cherche à s’imposer dans le milieu. Le choix d’Edward G. Robinson, acteur venu du théâtre, est d’ailleurs en partie motivé par une ressemblance avec le chef de la pègre de Chicago. Par sa manière frontale de traiter la violence, son rythme sec, sa progression inexorable, ses figures très typées, Little Caesar ouvre une voie nouvelle. Quelques mois après la première de ce film, la Warner lance la production de The Public Enemy. L’année suivante, en 1932, Howard Hawks réalise Scarface. Figures impitoyables aux destinées tragiques, les gangsters font désormais partie du paysage hollywoodien.
Enfant de prolétaires, souvent d’immigrés, l’aspirant caïd a traversé nombre d’humiliations et veut prendre sa revanche. « Je vaux autant que ce type. Mais j’ai jamais eu ma chance », s’exclame Rico après avoir vu dans un journal un article consacré au banquet offert par ses pairs à un chef de la pègre. Il veut l’argent, les beaux costumes, les chapeaux. Il veut l’obéissance, le respect et la peur. Il lui faut tout le luxe possible, pour atténuer le souvenir du manque dont il a souffert.
Pourtant, une fois parvenu au sommet, Rico, qui n’a pas eu le temps de s’en approprier les codes, continue de douter. Il a besoin de l’approbation d’autrui pour se rassurer. « Rico est un être qui doute, qui porte en lui le fardeau de son origine et qui joue son rôle toujours sur la corde raide de l’imposture », écrit Sophie Djigo. Il lui manque le véritable « amour de soi », celui que confère le sentiment d’avoir accompli des choses qui rendent véritablement digne d’être aimé. Un bien qui lui sera toujours refusé. » – Jean Laurenti, Ciné-dossier n°2, « 1918–1939, la drôle de paix » – Festival international du film d’histoire.
Fiche du film
Réalisateurs(trices)
Mervyn LeRoy
Année
1931
Durée
79 minutes
Date Sortie française
Vendredi 28 août 1931
Auteur(s) / Scénario
Francis Edward Faragoh
Format de diffusion
Blu Ray
Thématiques abordées par le film
Entre-deux-guerresDétails
Interprètes
Avec Edward G. Robinson (Rico Bandello), Douglas Fairbanks Jr (Joe Massara), Glenda Farrell (Olga Stassoff), Stanley Fields (Sam Vettori)…
D'après
D'après D’après le roman de W. R. Burnett
Direction photographie
Tony Gaudio
Montage
Ray Curtiss
Couleur
N&B
Production
Darryl F. Zanuck, Hal B. Wallis
Distributeur
Warner Bros.
Pays
Etats-Unis